exposing the dark side of adoption
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Savoie: 15 ans de réclusion pour un ex-professeur pédophile

public

Un professeur de lettres à la retraite du Loiret, Jean-Pierre O., 73 ans, jugé pour avoir violé pendant des années son fils adoptif et abusé de ses deux petits-fils a été condamné vendredi à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Savoie.

La cour a aussi condamné, à l'issue d'un délibéré de deux heures et demie de délibérations, à trois ans de prison dont 30 mois avec sursis, son épouse Anne-Marie O., 73 ans, qui comparaissait pour ne pas avoir dénoncé son mari, ni empêché ses agissements, notamment au domicile conjugal.

Stigmatisant des "crimes au plus haut de l'échelle de la gravité" commis sur "des enfants sans défense", l'avocate générale Joséphine Scaramozzino avait requis la peine maximale de vingt ans de réclusion criminelle à l'encontre de cet ancien professeur de lettres classiques, naguère très bien noté par sa hiérarchie.

Elle avait aussi requis trois ans de prison dont deux avec sursis à contre son épouse, dénonçant le "silence coupable" cette femme frêle, catholique pratiquante tout comme son époux.

L'ex-enseignant devait répondre des viols commis sur l'aîné de ses fils adoptifs à la fin des années 90 et pour des abus sur ses deux petits-fils âgés de 3 et de 5 ans au moment des faits, ainsi que sur l'un de ses anciens élèves de 14 ans.

Selon l'accusation, Jean-Pierre O. "super-pervers" et "manipulateur", selon les experts, a cependant violé ses deux fils pendant une vingtaine d'années et abusé de sept autres enfants, parmi lesquels d'anciens élèves. Mais ces faits commis sur la plupart d'entre eux étant prescrits.

Dans ses derniers mots à la cour, l'accusé, chauve au physique sec, s'est estimé "indéfendable", assurant qu'il ne ferait pas appel "quelle que soit la sanction".

Il a ensuite demandé "pardon" à ses fils adoptifs, aujourd'hui proches de la quarantaine, l'un d'entre eux s'effondrant en larmes, l'autre quittant la salle.

"Du fond du coeur, je demande pardon, même si je sais qu'ils ne peuvent pas me pardonner. Maintenant je vais payer et c'est bien", avait-il poursuivi avant de conclure: "ma seule pensée sera +soyez heureux+, vous en avez encore la possibilité".

Auparavant, l'épouse de l'accusée s'était longuement adressée à ses enfants.

"Votre souffrance est intolérable. Je veux vous demander pardon de ne pas avoir su vous protéger, je n'ai pas été la mère sur laquelle vous pouviez compter. Vous mettiez tout votre espoir dans cette adoption", avait-elle dit.

"J'espère que vous arriverez un jour à retrouver une vraie vie, si un jour vous voulez bien reprendre contact avec moi, ce sera ma plus grande joie, ma dernière raison de vivre", avait-elle poursuivi, concluant: "sachez que vous avez une maman qui vous aime. Encore pardon, pardon!"

2009 Mar 27