"Un contournement inacceptable de la loi"
Adoption
"Un contournement inacceptable de la loi"
An. H.
Mis en ligne le 15/01/2009
La polémique autour de la sénatrice CD&V Elf Schelfhout, qui a ramené un petit garçon congolais d'une mission parlementaire fin décembre, est loin de s'éteindre. Mme Schelfthout précise avoir obtenu un visa humanitaire d'un an, délivré pour raisons médicales, pour le petit Emile, né en novembre 2007. La sénatrice veut désormais profiter de ce délai pour entamer une procédure d'adoption proprement dite.
La sénatrice CDH Anne Delvaux critique durement sa collègue. "Je me sens personnellement concernée, parce que j'ai moi - même adopté. J'ai reçu énormément de réactions indignées de parents adoptants et d'associations. Toutes vont dans le même sens. C'est inadmissible et indécent par rapport à tous les candidats à l'adoption auxquels une nouvelle loi sur l'adoption, plus restrictive, impose une procédure complexe et longue."
En septembre 2005, la nouvelle loi interdit d'adopter un enfant via la filière libre. Autrement dit : plus question pour les parents de se rendre eux-mêmes dans un pays étranger pour y "choisir" un enfant. Avant d'entamer une démarche d'adoption proprement dite via un organisme agréé, les candidats à l'adoption doivent obtenir un jugement d'aptitude sur base d'une enquête sociale, après avoir suivi un cours de sensibilisation. Une procédure longue qui prend un an à un an et demi.
Pour Anne Delvaux, la sénatrice CD&V, qui devrait pourtant montrer le bon exemple, place la justice devant le fait accompli. Au nom de l'intérêt supérieur de l'enfant, elle ne décidera sans doute pas de renvoyer le bébé au Congo et de le changer une nouvelle fois de famille. "Mme Schelfhout, pour qui j'ai un grand respect, devait s'inscrire dans le cadre de la loi. Elle a manifestement cherché à la contourner. C'est tout à fait inacceptable",
© La Libre Belgique 2009