Volontaires internationaux: "un regard neuf sur l'adoption"
Volontaires internationaux: "un regard neuf sur l'adoption"
Par Nelly Moussu, publié le 22/01/2009 14:30 - mis à jour le 26/01/2009 09:49
Dans le cadre de la réforme sur l'adoption, sept volontaires pour l'adoption internationale vont partir dans quelques jours à travers le monde, du Cambodge au Mali, du Guatemala à l'Inde. Parmi eux, Elodie Chemarin, 25 ans, en route pour l'ambassade de France en Ethiopie.
Pourquoi avez-vous choisi de vous engager comme volontaire pour l'adoption internationale?
Diplômée de l'IEP de Lyon et de l'Institut des hautes études internationales de Genève, j'ai toujours voulu travailler pour une juste cause. Et l'adoption en est une. Je suis revenue cet été de Namibie après avoir travaillé plus d'un an à l'ambassade de France. J'étais chargée des fonds qui financent des projets comme l'éducation ou la santé pour les Namibiens. Dans ce cadre là, j'ai travaillé avec des orphelinats et ça a été le déclic. Ensuite, j'ai entendu parler du réseau de volontaires pour l'adoption. J'ai passé un entretien et puis j'ai été sélectionnée.
Vous avez suivi une formation dispensée par l'Association nationale des volontaires du progrès la semaine dernière seulement. On pourrait vous reprocher votre inexpérience...
J'ai été sélectionnée notamment parce que j'ai un profil juridique et que j'ai déjà travaillé sur des questions liées à la protection de l'enfance. Lors de la formation, on a parlé de questions juridiques, on a écouté des témoignages de parents adoptants et on a fait des études de cas. Mais une fois sur place, on devra appliquer des lois locales, notre travail sera plus étendu.
Notre 'inexpérience' peut permettre d'apporter un regard neuf sur des situations et de proposer des solutions créatives au sujet de l'adoption.
Vous partez deux ans pour l'Ethiopie. Une fois sur place, quelles vont être vos missions?
On aide à la prise en charge locale des enfants, qui fait défaut dans certains pays. Pour cela, nous avons à notre disposition un fonds de 3 millions d'euros. L'objectif est de maintenir les enfants dans leurs pays conformément à la convention de La Haye qui encadre l'adoption internationale. L'adoption à l'étranger doit donc être le dernier recours, d'autant qu'à l'intérieur de ces pays en voie de développement, il y a de plus en plus d'adoption ou de placements dans des familles d'accueil. On doit tout faire pour que les enfants qui restent dans leur pays vivent le plus décemment.
On joue également le rôle de médiateur entre les autorités locales, les orphelinats et les parents adoptants. On souhaite établir un nouveau socle de coopération privilégiant l'adoption qualitative, pour le bien être de l'enfant, et non plus quantitative.
L'une de vos missions est d'aider les parents candidats à l'adoption. Quelles sont leurs principales difficultés?
Les obstacles peuvent être des papiers qui ont expiré, des problèmes avec les rapports médicaux des enfants, un blocage des autorités locales... On observe également des carences en matière de ressources humaines sur le terrain. On est là en partie pour répondre à la crise de l'adoption. Il s'avère que le système français n'est plus adapté. Seules 18% des familles avec un agrément réussissent à adopter. On fait donc tout notre possible quand il y a des blocages injustifiés, sans toutefois apporter d'espoir démesurés.
P. Pillai/AFP
Plus de 3 000 enfants étrangers ont été adoptés en France en 2008.