exposing the dark side of adoption
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Savoie: 20 ans de réclusion requis contre un ancien professeur pédophile

public

L'avocate générale a requis 20 ans de réclusion criminelle à l'encontre de Jean-Pierre O., professeur de lettres à la retraite, accusé d'avoir violé pendant des années son fils adoptif, abusé de ses deux petits-fils et d'un de ses élèves, jeudi devant les Assises de Savoie.

"Je n'ai aucun scrupule à vous demander de prononcer aujourd'hui contre" l'accusé, âgé de 73 ans, "la peine maximale de 20 années de réclusion", a déclaré l'avocate générale, Joséphine Scaramozzino.

Estimant que l'accusé, "pervers" et "manipulateur", n'ayant eu aucun "mot sincère pour ses victimes", ne devait bénéficier d'aucune circonstance atténuante, la magistrate a évoqué ses crimes "au plus haut de l'échelle de la gravité" commis sur "des enfants qui n'ont aucun moyen de se défendre".

Pour Mme Scaramozzino, ce catholique pratiquant "n'a pas pris la mesure de sa personnalité perverse, car il pense que le pardon du Seigneur suffirait à l'absoudre".

La magistrate a également requis trois ans de prison dont deux avec sursis, à l'encontre de son épouse Anne-Marie, elle aussi âgée de 73 ans, soulignant son "silence coupable".

Apprenant en 2004 les abus de son époux sur ses petits-fils, cette femme pieuse, vivant dans le "déni" selon les experts, a expliqué qu'elle n'avait "pas pu" le "dénoncer" par "honte" et "peur du scandale", tentant même de dissuader ses enfants de porter plainte.

"Elle a exercé à sa façon des pressions sur ses fils pour que rien ne sorte du cercle familial, parle de pardon, de confession, des bons côtés de" Jean-Pierre O., a souligné la magistrate, requérant aussi une obligation de soins pour que l'accusée "prenne conscience de ses abstentions coupables".

Débuté lundi, ce procès a révélé une lourde atmosphère de huis-clos familial marqué par le non dit, où Jean-Pierre O. exerçait sur ses fils adoptifs une forte emprise.

Ses fils, enfants de la DDASS aujourd'hui proches de la quarantaine, ont expliqué avoir subi viols et fellations plusieurs fois par semaine, parfois dans le lit conjugal, "pendant plus de 20 ans".

L'ex-enseignant ne doit cependant répondre que des viols commis sur l'un d'entre eux à la fin des années 1990, ceux à l'encontre de l'autre étant prescrits. Il est aussi jugé pour avoir abusé de ses deux petits-fils âgés de 3 et de 5 ans au moment des faits et de l'un de ses élèves de 14 ans.

Lors de l'audience, l'accusé, chauve au physique sec, oscillant entre contrition et combativité verbeuse, a reconnu des "actes horribles" tout en assurant ne pas avoir de souvenir précis des faits dont il doit répondre.

Les plaidoiries de la défense ont débuté jeudi après-midi. Le verdict est attendu vendredi.

2009 Mar 26