exposing the dark side of adoption
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Madagascar, trafic d'enfants

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Madagascar, trafic d'enfants
Volés, vendus pour être adoptés par des étrangers: ce commerce sordide combattu par les autorités malgaches peut-il cesser ? On peut hélas en douter car la demande d'adoption, légitime, alimente tous les contournements de la loi.
Le 17 août dernier, "Mamabe" a été incarcérée à la maison centrale d'Antanimora, la principale prison de la capitale malgache. Mamabe: grand-mère en malgache, comme la surnomme son entourage. A juste titre, puisque cette Française de 64 ans, divorcée d'un Malgache, élevait huit enfants. Mais à titre injuste: Mamabe n'avait aucune autorité pour s'occuper d'eux. Elle est soupçonnée d'être, depuis des années, le pivot d'un trafic d'enfants destinés à l'adoption internationale. Deux responsables d'un centre éducatif, pourtant agréé par l'Etat pour l'adoption internationale -comme vingt-deux autres établissements de ce genre, répartis dans tout Madagascar-, ont été arrêtés dans la même affaire. En 2004, la police malgache a ainsi découvert cinq filières d'adoption clandestines.Deux ont officiellement été démantelées. Trente personnes ont été arrêtées, l'instruction est en cours. Même si aucun procès n'a encore eu lieu, la réalité est là, crue, terrible: à Madagascar, des enfants sont volés et vendus pour les faire adopter par des étrangers.

On aurait tort, pourtant, d'associer systématiquement les adoptants à ces pratiques odieuses. L'adoption n'est pas en cause. Même si le gouvernement malgache, échaudé par le trafic et qui venait tout juste de...

Article de 1377 mots
Andry Rabeherisoa, Pierre Maury


Cet article est issu du dossier Les nouveaux marchands d'esclaves
Alternatives Internationales -  n°29 - Novembre 2005

2005 Nov 29