exposing the dark side of adoption
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L'Agence française de l'adoption peine à satisfaire l'attente des familles

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L'Agence française de l'adoption peine à satisfaire l'attente des familles

 -  AFP

Un an après l'installation de l'Agence française de l'adoption (AFA), qui a annoncé mardi son accréditation au Cambodge, les familles qui souhaitent adopter un enfant à l'étranger doivent toujours s'armer de patience face à des démarches longues et hasardeuses.

"La réalité de l'adoption aujourd'hui, c'est une augmentation du nombre de familles agréées et une diminution du nombre d'enfants proposés", ne cesse de marteler depuis un an l'AFA, qui refuse de se voir attribuer les responsabilités de la baisse du nombre d'adoptions internationales.

En 2006 en effet, leur nombre est passé sous la barre des 4.000 (3.995) après avoir atteint 4.136 en 2005, un niveau record.

"L'AFA a mis du temps à se mettre en place", regrette Marie-Claude Arnauld, d'Enfance et familles d'adoption (EFA), qui regroupe 10.000 familles.

Pour Michèle Tabarot, présidente du Conseil supérieur de l'adoption, la déception est à la hauteur des "attentes" suscitées par l'AFA, créée le 18 mai 2006 pour aider les familles dans leurs démarches et devenir l'interlocuteur officiel des pays d'adoption, mais qui ne peut garantir le succès des démarches.

Elle évoque aussi l'évolution de l'adoption internationale. Beaucoup de pays privilégient désormais les adoptions nationales, "et c'est une bonne chose", dit-elle. Le Brésil ainsi ne propose plus à l'étranger que des enfants déjà grands ou des fratries.

D'autres, comme la Chine, ont durci leurs critères d'adoption.

La fermeture progressive aux adoptions individuelles rallonge les procédures et les dossiers s'accumulent dans les OAA (organismes autorisés pour l'adoption) et l'AFA.

Certains pays, comme l'Ethiopie ou Haïti, acceptent encore les démarches individuelles, avec le risque pour les adoptants de tomber dans des circuits peu conformes à l'éthique. La France prend parfois l'initiative d'interrompre les adoptions, avec le Népal par exemple actuellement, en raison notamment du manque de clarté dans l'état-civil ou le consentement de la mère biologique.

L'AFA doit faire face aussi à la "concurrence" d'autres pays, comme l'Espagne et l'Italie, sans parler des Etats-Unis, très offensifs, qui accompagnent leurs demandes d'adoption d'aides humanitaires.

"L'adoption classique est finie, confirme Laure de Choiseul, les pays demandent maintenant en parallèle des actions de coopération. C'est quelque chose que l'on n'avait pas envisagé en créant l'AFA", qui n'a donc pas de budget pour cela.

"On doit absolument aller dans ce sens, les adoptants sont loin d'avoir réalisé à quel point on est dans une situation concurrentielle", dit-elle.

L'AFA envisage donc la création d'une fondation pour recueillir des fonds privés. Il est question aussi, avec les collectivités locales et le ministère des Affaires étrangères, de lier actions de coopération et adoption.

"L'adoption est plus difficile maintenant mais on ne peut pas dire que l'AFA se débrouille mal", se défend sa présidente Laure de Choiseul, qui rappelle qu'une adoption demande entre 18 et 36 mois pour aboutir.

Présente d'ici à fin 2007 dans les 24 pays qui représentent 90% des adoptions des Français, l'AFA travaille à ce jour avec 17 pays ayant ratifié la convention de La Haye (sur la protection de l'enfant), le Vietnam et le Cambodge, et bientôt la Russie et l'Ukraine.

Elle gère 3.369 dossiers d'agrément, sur quelque 25.000 en cours. Chaque année, quelque 8.000 nouveaux agréments sont délivrés.

© 2007 AFP - www.afp.fr

Publié aussi sur: La Provence - mardi 15 mai 2007

2007 May 15