Un plan pour relancer l'adoption
Un plan pour relancer l'adoption
Des orphelins cambodgiens en attente d'adoption à Phnom Penh, le 22 juin 2000
© AFP/Philippe LOPEZ
Rama Yade souhaite recruter des Peace Corps, volontaires chargés de faciliter les démarches de l'adoption internationale
"De jeunes français vont être formés et envoyés à l'étranger", pour aider les 30 000 parents qui attendent un enfant du bout du monde, annonce la secrétaire d'Etat chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'homme.
C'est la principale mesure de son plan de relance de l'adoption internationale, exposé dans Le Parisien daté de ce lundi.
"Ces volontaires seront positionnés auprès des ambassades de France, (...) et placés sous la houlette de l'ambassadeur et d'associations spécialisées chargée de garantir l'éthique de leur action" ajoute-t-elle.
La première ville a accueillir ces Peace Corps "à la française" devrait être Phnom Penh au Cambodge, "et ceci dès le mois d'août", annonce Rama Yade. Le projet devrait ensuite être "étendu à quatre nouveaux pays à partir d'octobre, et une vingtaine à partir de 2009 parmi les 74 pays où la France adopte", précise la secrétaire d'Etat.
Interrogée sur le recrutement des volontaires, Rama Yade a annoncé qu'elle allait signer "une convention avec l'Association des volontaires du progrès, une association laïque française qui fait du volontariat international depuis quarante-cinq ans".
Le financement du projet devrait être assuré "à la fois par le ministère des Affaires étrangères et européennes, par des entreprises privées et", espère Rama Yade, par "les collectivités territoriales".
Augmenter le nombre d'enfants adoptables en France
De son côté, la secrétaire d'Etat à la famille Nadine Morano se penche sur l'adoption en France. Son objectif : "mieux encadrer les procédures d'agrément" des familles adoptantes, et mieux "s'occuper des enfants délaissés" afin qu'il y ait plus d'enfants adoptables, explique-t-elle dans une interview publiée dans La Croix daté de ce lundi.
"Aujourd'hui en France, 25.000 familles sont dotées d'un agrément, pour moins de 4.000 enfants adoptés en 2006" indique-t-elle. "Parmi ces agréments, certains ne correspondent plus à une volonté d'adopter, soit parce que les candidats ont eu un enfant, soit parce qu'ils ont renoncé à leur projet (...) A l'avenir, les candidats qui n'auront pas confirmé leur projet d'adoption comme ils doivent le faire tous les ans auprès du conseil général, se verront automatiquement retirer leur agrément" précise-t-elle.
Elle envisage aussi de développer "au moins une" consultation médicale spécialisée pour l'orientation et le conseil des familles adoptantes "par région".
Parmi les autres pistes sur lesquelles travaille le gouvernement, Nadine Morano souhaite "s'occuper du destin des enfants délaissés". "En 2006, sur 23.000 enfants placés après décision d'un juge, on a dénombré seulement 219 demandes de déclarations judiciaires d'abandon, soit moins de 1% d'enfants adoptables" dit-elle.
"Pour cela, il doit être envisagé de modifier l'article 350 du code civil (qui définit le délaissement)" ajoute-t-elle tout en soulignant qu'il "n'est pas question de lancer une procédure d'abandon quand le délaissement n'est pas avéré".
"Il n'y aura aucune automaticité" ajoute-t-elle, en notant qu'"un tiers des sans abris ont connu l'aide sociale à l'enfance".
Une communication d'ensemble sur les projets du gouvernement en matière d'adoption doit être faite au conseil des ministres du 21 août.