Les 11.000 mailles - “Academia Catavencu”
Chers lecteurs,
Ce qui suit est une petite histoire qui précède la visite en Roumanie d’un premier-ministre français et de sa suite. Le premier ministre s’appelle Lionel Jospin et il est en train de venir.
On ne connaît pas le nom de sa suite mais on ne désire pas s’occuper d’elle entièrement; on parlera seulement d’un personnage qui s’appelle François de Combret. Le Monsieur en cause ne fait pas partie, pour le moment, de la suite du premier ministre français et c’est justement cette histoire qu’on désire vous raconter.
M. de Combret est un ami ancien de la Roumanie. Mais non de cette éternelle et fascinante Roumanie présentée dans des albums coûteux, mais de la Roumanie qui, bon gré mal gré, exporte depuis 11 ans des enfants tout bons à être adoptés par l’Ouest.
En manipulant, par la presse française, des articles et des photos présentant l’état de misère des enfants institutionnalisés de la Roumanie, arrivant même à publier des photos prises au début des années ’90, mais présentées comme des réalités de cette fin de millénaire, M. de Combret a réussi à acquérir la bienveillance des autorités roumaines et le contrôle, par les associations qu’il dirige, de certains centres de placement de Roumanie, source inépuisable de prospérité pour les intermédiaires d’adoption d’ici et de partout.
Mais, à présent, ce même généreux affectueux d’enfants se montre tout à fait gêné par le fait qu’une certaine baronnesse européenne et un certain premier ministre roumain se mettent contre ses affaires. Parce que, lorsqu’on a un marché annuel de 30 millions dollars (à un prix moyen de 13.000 dollars par enfant livré avec toutes les taxes comprises, tout préparé, multiplié par 1.500 enfants exportés par an), il n’est pas très facile de renoncer, uniquement à cause de maudits principes, aux petits plaisirs et bénéfices qu’on pourrait y tirer.
C’est pour cette raison que, énervé par ceux qui agitent des principes malsains, à savoir la cessation du trafic d’enfants, M. de Combret cherche à obtenir la place dont on a parlé ci-dessus dans la suite du premier ministre français. Et peut-être non pas la place en cause, mais quelques discussions à haut niveau concernant le déblocage des adoptions. Pour le moment, cette place est restée interdite à M. de Combret, mais ses amis n’y renoncent pas. Ex-conseiller du président Giscard d’Estaing, ami du spécialiste en Roumain Pierre Moscovici, membre de respectables et d’élitistes clubs de droite de France, M. de Combret espère encore qu’il ait au moins une place debout dans l’avion des officiels français. Si le premier ministre français, candidat sérieux aux présidentielles de France, résiste à cette tentation, on ne le verra qu’à son arrivée en Roumanie. Sinon on suggère à M. Jospin de partager avec M. de Combret, en frères, les vacances dans les îles Mauritius, l’entretien de l’amante et d’autres bénéfices dont ont jouis les partenaires de l’association SERA sous l’ancien gouvernement.
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