exposing the dark side of adoption
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Une Américaine renvoie en Russie l’enfant qu’elle avait adopté (French article about Hansen case)

public
Une femme vient de renvoyer en Russie l’enfant qu’elle avait adopté. Elle affirme que le garçonnet de 8 ans, qui a des troubles psychologiques, met en danger sa famille.

Quand le petit Artem Justin Hansen, qui aura 8 ans la semaine prochaine, est arrivé seul jeudi à l’aéroport de Moscou, il tenait entre les mains un message au contenu particulièrement choquant. Une lettre dans laquelle sa mère adoptive, Torry-Ann Hansen, une Américaine de 34 ans, demandait l’annulation de son adoption et renvoyait, purement et simplement, le garçon dans son pays d’origine !

« J’ai adopté cet enfant, Artem Saveliev, le 28 septembre 2009.

Cet enfant est mentalement instable », dit le courrier adressé au ministère de l’Education de la Fédération de Russie, avant de s’achever ainsi : « Après avoir donné le meilleur à cet enfant, je suis désolée de dire que, pour la sécurité de ma famille, de mes enfants et la mienne, je ne désire plus être la mère de cet enfant. Comme il est d’origine russe, je vous en redonne la garde et je souhaite que l’adoption soit annulée. »

Pris en charge par les services sociaux russes à son arrivée, Artem ne savait rien des sombres desseins qui animaient sa mère adoptive. Lorsqu’il est monté dans un premier avion dans le Tennessee (Etats-Unis) avant de changer d’avion à Washington, Artem croyait qu’il se rendait en excursion dans son pays d’origine. Dans son sac à dos, sa « mère » avait mis des bonbons, des biscuits et des crayons de couleur pour le voyage. Elle avait même pris le soin de payer un intermédiaire déniché sur Internet pour le réceptionner à l’aéroport. Torry-Ann Hansen, qui devrait être poursuivie, motive sa décision par le comportement présumé de l’enfant. « Il est violent et a un comportement psychotique. J’ai été trompée et induite en erreur par le directeur et les employés de l’orphelinat russe concernant notamment son état mental », explique dans sa lettre cette infirmière déjà mère d’un enfant naturel. Les autorités locales, qui ont démenti ces remarques, ont également fait part de leur stupéfaction, rappelant combien cette jeune Américaine leur avait fait bonne impression quand elle était venue chercher son fils. « Elle avait l’air sympathique. Elle avait même appris quelques mots de russe pour communiquer avec l’enfant », se souvient la responsable du service adoption de la région de Vladivostok, citée par le journal anglais « Daily Mail ».

La révélation de cette affaire a provoqué une vive émotion mais également une crise entre les Etats-Unis et la Russie. Le ministre russe des Affaires étrangères a demandé le gel des adoptions entre les deux pays avant la négociation d’un accord sur les conditions d’accueil. Les autorités américaines ont cependant déclaré qu’elles comprenaient « les inquiétudes de la Russie », et qu’elles souhaitaient voir les adoptions se poursuivre.

Les deux Etats se disputent aussi au sujet de la nationalité de l’enfant. Pour les Russes, Artem, dont la mère naturelle avait été privée de ses droits pour cause d’alcoolisme, est redevenu un citoyen russe et relève de la protection des services sociaux. Les Etats-Unis, dont les agents consulaires n’ont pas été autorisés à lui rendre visite, ne l’entendent pas ainsi. Cette nouvelle bataille ne risque pas d’améliorer la situation du petit Artem, dont les spécialistes s’accordent à dire qu’il vient de vivre un traumatisme.

2010 Apr 10